Borloo - DSK : la valse hésitation
Sans vouloir faire de peine à Azouz Begal ou à Corinne Lepage, les ralliements à François Bayrou restent pour l'instant certes de valeur mais politiquement marginaux. Les poids lourds se tâtent. A moins que ce ne soit justement leur poids trop lourd qui les pousse à l'inertie. Et pourtant, le parti démocrate ne pourra pas se faire sans eux et se contenter d'être un nouveau nom de l'UDF ! Et pourtant, rien ne démontre mieux l'impérieuse necessité de ce rassemblement que les hésitations qui tournent au ridicule de Jean-Louis Borloo et de DSK.
Quel spectacle en effet !
A droite, Borloo met en scène son ralliement annoncé à Sarkozy dont il ne partage manifestement ni la vision de la France, ni les moyens de la sortir de la crise, ni le vocabulaire, ni les convictions. Alors, tel un exorcisme, il consigne dans un bouquin tout ce qui le différencie de Sarkozy, sans doute pour le rejoindre plus léger, délesté d'une partie de ses remords. Mais qui est dupe ?
A gauche, dans un PS en plein désarroi, DSK livre un combat perdu d'avance pour éviter un virage à gauche de la campagne de Ségolène et multiplie les appels du pied à Bayrou tout en affirmant haut et fort qu'il ne fera pas le premier pas. Sans doute par timidité. Mais qui est dupe ?
Voilà donc deux hommes, populaires, sociaux-démocrates ou démocrates-sociaux, deux hommes que tout rapproche mais qui pour des raisons historiques de clivage droite-gauche, à cause d'une bipolarisation excessive de la scène politique française, se retrouvent opposés, face à face. Deux hommes que des millions de français verraient bien gouverner ensemble et qui, pour des raisons d'appareils, vont se battre l'un contre l'autre. Deux hommes qui, de façon évidente, sont des réformateurs modérés et qui vont soutenir des campagnes qui se radicalisent, à droite et à gauche. Deux hommes dont tous les actes et tous les mots démontrent q'ils sont mal à l'aise dans leur parti ou dans leur soi-disant famille politique mais qui s'âpprêtent à céder à l'habitude et à se coucher docilement devant le candidat de leur camp ou de leur clan.
N'est-ce pas là un immense gâchis ?